Alors là, dans le genre plus simple, je vais avoir du mal à trouver (nous allons utiliser un boudin acheté dans le commerce). En effet, cette recette nécessite peu d’ingrédients et reste malgré tout très bonne.
Encore faut-il aimer le boudin noir bien sûr…
Il est vrai qu’au premier abord, sa constitution n’est pas d’ordre à passionner les foules puisqu’il est fait à partir de sang et de graisses de porc. On y rajoute en général, et pour mon plus grand plaisir, différents condiments et épices ainsi que des oignons.
Mon boucher, mon héros
D’ailleurs – et je suis sûr que cela vous réjouit au plus haut point – mon boucher fait un excellent boudin noir, plein de goûts et de senteurs. Je ne sais pas encore ce qu’il utilise – il faudra que je le soumette à la question – mais cela transcende le boudin.
Cela me fait penser à ces excellents boudins noirs que j’avais eu l’occasion de manger lors d’un périple à Strasbourg pendant la période des fêtes. Des multiples épices étaient disséminées à l’intérieur du boudin. Je n’avais jamais gouté auparavant de boudin noir aussi bon. Et depuis, j’ai du mal à retrouver un goût approchant.
Heureusement que mon boucher préféré est là pour me sauver la mise. Même si ce n’est pas aussi fin que le boudin alsacien – chut, ne lui dites surtout pas (zut, j’oubliais, c’est un lecteur de ce blog… Oups) – c’est rudement bon quand même.
Le boudin noir de nos régions
Chaque région a sa propre façon de le faire. Par exemple, le boudin créole n’a rien à voir avec le boudin lyonnais. On y privilégie en général les ingrédients du cru (cela peut être du riz, du pain demie, du lait, de la crème, de la chapelure, des œufs, des épices, des piments, etc.)
Le boudin alsacien, tout comme le boudin des îles, est un plat de noël. Il est préparé le jour même de la fête selon un rituel particulier. Il paraitrait même que le boudin créole se verrait arroser de quelques lichettes de rhum.
Dans le cochon, tout est bon
Ce beau proverbe de nos campagnes, au charme si poétique, avec cette rime du plus bel effet, peine pourtant à masquer la dure réalité.
Et oui, pour récupérer le sang, il faut égorger ledit cochon. Et il n’était pas rare autrefois, à l’approche des fêtes, d’entendre résonner les cris stridents des animaux que l’on passait au fil de la lame.
J’ai d’ailleurs assisté dans ma jeunesse, lors d’un déjeuner familial chez une tante, fermière de son état, au passage de vie à trépas d’un porc. Celui-ci était pendu par les pieds à la charpente et un seau, placé stratégiquement sous la tête du cochon, attendait de recevoir le précieux liquide rougeâtre.
Les cris de la bête brisait le silence et emplissait la campagne environnante. Terrible et fascinant à la fois lorsqu’on est un petit gars haut comme trois pommes.
Pommes, pommes, pom, pom !
Il est de tradition d’allier son meilleur boudin avec des pommes bien juteuse et bien croquantes que l’on passera à la poêle avec un peu de beurre.
Etonnamment, les personnes qui n’aiment pas trop les plats sucrés-salés apprécient généralement cette combinaison. Ils ont bien raison.
Le boudin noir aux pommes est une recette que l’on retrouve dans tous les bons bouchons lyonnais. Et je vous recommande tout particulièrement celui de la « Mère Jean » (rue des Marronniers dans le 2ème) ou celui de « Chez Hugon » (rue Pizay dans le 1er). Je n’ai pas de parts dans ces excellents restaurants (mais j’aimerais bien, imaginez, repas gratuit à volonté).
Pour 2 personnes – Préparation : 5 mn – Cuisson : 10 mn
Ingrédients :
- 2 parts de boudin noir
- 2 à 4 pommes selon la taille (mixer deux variétés différentes)
- 1 à 2 cuillères à soupe de sucre
- Beurre
Recette :
- Peler les pommes. Les couper en huit. Retirer le cœur.
- Inciser légèrement la peau du boudin noir puis la retirer délicatement. Eviter de casser le boudin.
- Dans un poêle, à feu moyen, mettre un bon morceau de beurre. Placer les pommes. Laisser colorer les deux faces et la tranche si possible. Si les pommes ne sont pas assez sucrées à votre goût, saupoudrer de sucre pour les caraméliser légèrement.
- Avant la fin de la cuisson des pommes, placer le boudin dans la poêle. Le saisir sur les 4 face en évitant de la casser.
Si vous voulez être au top avec cette recette, une purée de pomme de terre maison est l’accompagnement idéal. Bon ok, ce n’est pas très « régime » tout cela, mais que voulez-vous, difficile d’allier plaisir et ligne. Et je vous assure que le plaisir est à son apogée quand le boudin, la pomme et la purée sont au contact de votre palais…
Une autre possibilité est de le marier avec des marrons et des truffes. Une confiture d’oignons peut aussi compléter le tableau.
De même, si vous voulez varier les plaisir, je vous conseille d’utiliser plusieurs sortes de pommes dans cette même recette (Golden et Pink Lady, par exemple).
il ne devait pas être content le cochon d’avoir un SOT sous sa tête, je suis certain qu’il aurait préféré un SEAU – sans racune
En effet, bien vu. 🙂
C’est corrigé.
Merci.
Fred